LE LETTRISME

LES THÉORIES DU LETTRISME

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LA PEINTURE / SCULPTURE

 

 

L’art plastique, ou la discipline des représentations figuratives, se divise en deux branches que sont la peinture, domaine bidimensionnelle, et la sculpture, qui s'en distingue par une dimension supplémentaire qu’est la profondeur ou le relief.

Après l’épuisement des combinaisons offertes par ces deux expressions qui, avec l’abstrait ou le non figuratif, dada et le surréalisme, connaîtront leur anéantissement, le Lettrisme impose, dès 1944, le remplacement des objets figuratifs par la lettre latine, la lettrie, comme élément inédit de la poursuite de l’exploration formelle visuelle.

En 1950, notamment dans son Mémoires sur les forces futures des arts plastiques et leur mort, Isidore Isou propose l’élargissement de cet élément premier à l’intégralité des écritures, des transcriptions et des notations acquises et inventées représentant la sphère intégrale des éléments idéographiques, lexiques et alphabétiques de la communication. En plus de l’organisation esthétique de ses lignes, ce fondement neuf, désigné par le terme de Métagraphie ou d’Hypergraphie, offrait l’originalité de présenter un ensemble de significations qui le rendait apte au développement oral, phonétique, de discours spirituels. Cette double caractéristique, à la fois harmonique et sémique, distingue ce matériel neuf et l’impose comme la base d’un univers distinct, irréversible, à travers lequel toute l’histoire de la peinture antérieure devait être revue et recréée.

À partir de 1950, avec Les Journaux des dieux que précédait son Essai sur la définition, l’évolution et le bouleversement total du roman et de la prose, les poly-écritures hypergraphiques s’emparaient du territoire du roman et de la prose.

Sur le plan des supports et des outillages susceptibles de fixer et de perpétuer la forme neuve, Isidore Isou concevra, en 1952, dans son Esthétique du cinéma, le territoire inédit de la Méca-esthétique généralisée qui étendra le secteur para-formel aux ressources de l’Homme, de l’Animal, du Végétal, du Physico-chimique, de la Pensée ou des Données imaginaires. C’est dans ce secteur, qu’il proposera les substrats originaux de la Télescripto-peinture, de la Peinture rhétorique ou a-optique, du Mobile vivant ou encore de la Peinture parlante. En 1962, avec son Manifeste de l’anti méca-esthétique généralisée, celui-ci proposera  également le détournement de tous les supports et les outillages de leurs emplois utilitaires pour les employer en des utilisations différentes et contraires, allant des plus simples négations aux plus complexes.

Inspiré par le calcul infinitésimal de Leibniz et Newton, Isou concevra l’Art imaginaire, également nommé Art infinitésimal ou Esthapéïrisme (néologisme formé par les termes grecs « esth » = esthétique et « apéïros » = innombrable), qu’il théorisera en 1956, dans son Introduction à l’Esthétique Imaginaire ou Mémoire sur la particule infinitésimale. À l’inverse de l’Hypergraphie qui intègre tous les signes concrets de la communication, cette nouvelle expression considérera la partie sensible de l’œuvre (odorat, vue, toucher, etc.) comme support-tremplin, menant cette fois à des signes virtuels, imaginaires, en perpétuel changement, générés par les élaborations mentales des spectateurs. La plastique infinitésimale a donc comme caractéristique la création de signes dépourvus de leur sens premier, retenus afin d’imaginer, au-delà du monde concret, des données impossibles ou inexistantes.

En complément du domaine artistique de l'imaginaire, le créateur du Lettrisme invente en 1960 le cadre supertemporel, caractérisé par l’accomplissement, infini, total  et authentique du public à l’intérieur de cadres offerts par l’artiste afin de concevoir « une œuvre qui intègre et dépasse le temps, parce qu’elle se construit d’une façon incessante, et se forge durant des générations et des générations de producteurs ».

En 1991, avec l’Excoordisme (né de l’abréviation des termes « extensions » et « coordinations »), théorisé dans Manifeste de l’excoordisme ou du téïsynisme mathématique et artistique, l’art plastique va explorer l’intégralité des extensions et coordinations possibles de l'ensemble des domaines artistiques existants. Également nommée Téïsynisme, cette nouvelle expression élargit les territoires de l'Art en révélant d'inédites possibilités au sein de leurs mécaniques, élémentiques, rythmiques ou thématiques. Par rapport à l’Art imaginaire,  l'Excoordisme considère ce dernier «comme un simple tremplin du para-esthapéïrisme et du para-para-esthapéïrisme, du Super-infini incessant et, par ailleurs, il considère l’au-delà de l’imaginaire, l’inimaginable comme étant divers et varié, dans les expressions de ses contenants et de ses contenus ».

 

Hugo BERNARD

 

 

Sélection bibliographique d'Isidore Isou :

 

Mémoires sur les forces futures des Arts plastiques et leur mort (UR n° 1, 1950 ; NGL n°4, 1970).

Les Nombres (36 toiles, Galerie du Point du Jour, Galerie Palmes, 1953 ; texte paru dans UR no 2, 1964).

Amos ou Introduction à la Métagraphologie (UR n° 3 et Arcanes 1953, La Termitière, 2000).

Réponse à la plastique lettriste et métagraphique (éd. Maurice Lemaitre, 1956).

Nouveaux essais hypergraphiques et anti-hypergraphiques (Grâmmes n° 1, 1957).

Le Bluff Françoise Sagan (Poésie Nouvelle, n°3, 1958).

Les pompiers du nouveau roman (Poésie Nouvelle, n°4 et 5, 1958).

Le cas Bernard Buffet (Poésie Nouvelle n° 6, 1959).

Le néo-lettrisme (III) (Poésie Nouvelle n° 8, 1959).

Le néo-lettrisme (IV) (Poésie Nouvelle n°10, 1960).

Jeux de la Côte d'Azur (Nouvelle hypergraphique ; V magazine, 1960).

Manifeste à un mobile vivant (Comparaisons 1960 et Aujourd'hui).

Jeux secrets (Nouvelle hypergraphique ;V magazine, 1960).

Le Lettrisme et l'Hypergraphie dans la peinture et la sculpture contemporaines (Jean Grassin, 1961).

Ce qu'il faut savoir de la peinture lettriste et infinitésimale (Comparaisons 1962, XXX, Les Biennales de Paris).

Essai d'histoire comparée du lettrisme, de l'informel-à-signes, etc. (Valérie Schmidt, 1963).

Les Champs de force de la peinture lettriste (éditions lsou-Altmann, 1964).

Le lettrisme devant la poésie et la peinture (Between Poetry and Painting, Londres, 1965).

Maurice Lemaître dans la photographie (préface à Au-delà du déclic, Centre de créativité, 1965).

1 Hypergraphie (ELH, n° 4, 1966).

Pourquoi Maurice Lemaître... (Rétrospective Lemaître, Marché Expérimental d'Art, 1967).

Quelques anciens manifestes lettristes et esthapéïristes (Centre de Créativité, 1967).

20 ans de peinture lettriste (Figaro, 1968).

Préface aux Tatouages d'Alain Satié (PSI, 1969).

Un plagiaire confusionniste et faussaire de la lettre et lu signe : Massin (Ligne Créatrice n° 1, 1970).

Préface aux tableaux polythanasiques de Roland Sabatier (Lettrisme, 1972).

À propos d'Alain Satié (PSI, 1973).

Hypergraphie et Calligraphie (Ligne Créatrice n° 19-20, 1974).

De l'impressionnisme au Lettrisme (l'Évolution des moyens de réalisation de la peinture moderne) (Les grands musées, 1973, Éd. Filipacchi, 1974).

Manifeste de la polythanasie atomique et électronique (Lettrisme n° 34-36, octobre-décembre 1974).

Pour une connaissance plus précise de la méca-esthétique et de l'esthapéïrisme (Psi, 1976).

L' Art corporel lettriste, hypergraphique et esthapéïriste (Psi, 1977).

Préface au Salon Écritures 1977.

Des myriades et des myriades de perspectives (revue +0, n°21-22, 1978).

Critique des erreurs de M.L. dans la peinture, le roman et le cinéma (Editions M.L. 1981).

Œuvres et textes concernant l’art plastique (1953-1981) (La Novation, n°21-24, janvier-décembre 1981).

L’ Art, la technique et les chefs d’œuvres d’Alain Satié (Ed Psi, 1981).