LE LETTRISME

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LE ROMAN

 

 

 De même que l'objet figuratif, dans la peinture, s'était banalisé avec les abstraits, dada et le surréalisme, la prose alphabétique, après les jeux linguistiques de Finnegans Wake de Joyce, avait inventorié toutes les fictions et toutes les grandes combinaisons stylistiques possibles.

  L'épuisement de ces deux formes justifiait la création de la structure hypergraphique qui retrouvait, à la fois sur le chemin de la recherche picturale et romanesque, le foyer des moyens de la communication où les deux arts ne constituaient qu'un seul domaine d'écriture unique.

  En proposant, au cours de la phrase, le remplacement des termes phonétiques par des représentations analogiques, mais, aussi, par tous les graphismes cohérents et incohérents, acquis ou inventés, Isou, dans son ouvrage Essai sur la définition, l'évolution et le bouleversement du roman de la prose (1950), restituait l'unité originelle et apportait à l'art du roman, la matière neuve des notations multiples – idéographiques, lexiques et alphabétiques – capables de reconstruire, sur un plan neuf, l'histoire complète, amplique et ciselante, de la narration.

  Le roman hypergraphique devait également s'enrichir de la graphologie, de la calligraphie, de tous les genres d'énigmes visuels et des rébus, comme il devait s'annexer, en 1952, avec Amos ou introduction à la métagraphologie, la photographie, les différentes possibilités de l'impression superposée, la reproduction sonore, le cinéma, l'architecture, pour intégrer l'ensemble des matières symboliques de la vie, toutes les philosophies et sciences du signe, depuis la linguistique et la grammaire, jusqu'aux techniques d'imprimerie, en passant par les mathématiques.

  La prose hypergraphique devait être dépassée en 1956, par la prose esthapéïriste ou infinitésimale, fondée sur des particules romanesques ou non, visibles ou invisibles, dépourvues de tout sens immédiat et employées autant qu'elles permettent d'imaginer d'autres éléments inexistants ou possibles.

  En 1960, le roman supertemporel ouvrait ses cadres vides à la participation active et infinie des amateurs intégrés dans l'œuvre à une place latérale, para-formelle, de simples supports actifs.

 

Anne-Catherine CARON

 

 

Sélection bibliographique d'Isidore Isou :

 

Isou ou la Mécanique des Femmes (Escaliers de Lausanne, 1949).

Les Journaux des Dieux, précédés d'un Essai sur la définition et le bouleversement total de la prose et du roman (Aux Escaliers de Lausanne, 1950).

Je vous apprendrai l'Amour suivi de Traité d'Érotologie mathématique et infinitésimale (Le Terrain Vague, 1958).

Initiation à la Haute Volupté (Escaliers de Lausanne, 1960).

La Loi des Purs (Editions I. Isou, 1963).

Le Grand Désordre (éditions I. lsou, 1963).

La situation réelle des Comic's dans l'art moderne (Revue O n° H, 1966).

L' Hypergraphologie devant la société paradisiaque, suivie de Journal d'un écrivain (Revue Littéraire Lettriste n°2, 1970).

Le roman réaliste et le roman hypergraphique (Revue Littéraire Lettriste n° 13, 1971).

Histoire du roman (C.R.L., 1973).

De la transcription à la super-transcription (Degrés n° 5, 1974).

Sorcellerie, roman supertemporel (Lettrisme n° 43-45, juillet-septembre 1975).

L' Héritier du Château (Balland, 1976).

Jonas ou début de roman (Psi, 1977).

Jonas ou le corps à la recherche de son âme (Éd. GP Broutin, 1984).