LE LETTRISME

LES THÉORIES DU LETTRISME

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LE THÉÂTRE

 

 

Dans Fondements pour la transformation intégrale du théâtre (1953), le théâtre était défini comme le cadre spécifique de la présentation de l'ensemble des valeurs textuelles, corporelles ou matérielles de la totalité des disciplines de l'esprit et de la matière.

En éliminant l'anecdote, coordinatrice de ces différentes valeurs, à partir de laquelle s'était édifié le théâtre passé de Eschyle à Pirandello et Tzara, Isidore Isou permettait aux composants du texte, des gestes et du décor de se présenter dans une totale indépendance les uns par rapport aux autres, au cours d'une régie divergente ou discrépante des parties rendues distinctes où tout composant devenait capable de s'accomplir intégralement en exposant ses expressions les plus neuves.

À l'intérieur de ces différentes colonnes, les dialogues à répliques étaient remplacés par des polylogues à impliques – constitués d'une suite ininterrompue de formules autonomes et denses –, suffisants en eux-mêmes. Le théâtre ciselant et discrépant intégrera dans le cadre renouvelé de la scène les multiples créations du Lettrisme dans les autres domaines : la créatique, la poésie lettriste, aphoniste et infinitésimale, dans la dimension du texte ; le mime et le ballet ciselants, le jeu discrépant de l'acteur, dans la dimension corporelle ; les expressions de la peinture, du costume, du cinéma, envisagées dans leurs formes inédites, dans la dimension décorative.

 

À la suite du théâtre ciselant et discrépant, le spectacle hyperthéâtral ou hypergraphique considérera l'ensemble des éléments de la scène comme les simples particules d'un code de signes neufs, constituant, ainsi, un véritable langage total, où  les catégories lexiques, idéographiques et alphabétiques des sons, des gestes et des objets s'accordent pour propager un discours dans une première période, puis se désaccordent dans une seconde période d'approfondissement.

 

Au-delà, le théâtre esthapéïriste ou infinitésimal reprendra à son compte, dès 1956 , les développements constructifs et destructifs, envisagés, cette fois, sur l'unique plan des virtualités, à partir de la notation infinitésimale qui transmettra, dans l'imaginaire, les données scéniques inconcevables ou impossibles.

Toujours dans le même ouvrage, les disciplines formelles intervenant dans le théâtre, depuis l'éclairage, le costume, le masque, jusqu'à l'ombre chinoise, la marionnette et le parfum, étaient, à leur tour, plongées dans l'exploration ciselante puis reprises dans les ensembles hypergraphiques et infinitésimaux.

 

Roland SABATIER

 

 

Sélection bibliographique d'Isidore Isou :

 

Trois articles (publiés dans le Journal du Festival de Cannes et Combat, 1951).

Manifeste pour la définition et le bouleversement du théâtre (Revue théâtrale n° 25, 1953).

Fondements pour la transformation intégrale du théâtre (1952). T. I (Bordas, 1953) et T. II (CICK,

Le théâtre créateur et les imitateurs du passé (Poésie Nouvelle n° 11, 1960).

Œuvres de Spectacle (1951-1954) (Traité de Bave et d'éternité, La Marche des Jongleurs, Apologie d'un personnage unique) (Gallimard, 1964).

Notes sur la sensualité (impliques de théâtre) (Vaduz, 1967).

3 pièces en un acte (Roberto Altmann, 1970).

12 hypergraphies (polylogue en un acte) (Turin, 1964).

Modeste commentaire sur l'activité de M.J.J. Gautier (Lettrisme n° 6, 1970).

Trois pièces sur les lettristes et particulièrement sur M.L. (Centre de Créativité, 1976).