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LA DANSE / PANTOMIME
LA DANSE
Les gestes sans signification conceptuelle, les expressions corporelles pures, sont les éléments fondamentaux du ballet. Le créateur du Lettrisme repousse la superficialité des positions de la danse classique et dévoile un ordre plus profond de possibilités gestuelles qui va englober toutes les visions jusqu'alors séparées des différentes écoles de cet art.
Séparant l'anatomie humaine en sections inertes et en sections mobiles, il élargit considérablement le répertoire de la chorégraphie. C'est sur cette base étendue que vont s'organiser les différentes recherches purificatrices du ballet ciselant.
Contre le « nombre », le « rythme » et l' «essor », caractéristiques des structures précédentes, de Bojoyeuls et Beauchamps à Lifar, la danse se fondera sur l'« amorphe », l'« a-rythmie » et le « rampement », notions par lesquelles, tout en renonçant à ses anecdotes extérieures, elle va se dépouiller jusqu'à atteindre l'immobilité complète, représentative de la négation de l'expression gesticulaire.
Au-delà de la chorégraphie et de la pantomime ciselantes, commence l'expression corporelle hyper-graphique qui mue tous les mouvements possibles, conceptuels et non-conceptuels, en de simples signifiants acquis ou inédits, grâce à l'association desquels pourront se manifester des discours gesticulaires neufs.
Plus loin encore, la danse et la pantomime infinitésimales notent des postures imaginaires dans le seul mental des spectateurs.
Roland SABATIER
Sélection bibliographique d'Isidore Isou :
Manifeste de la Danse lsouienne (La Revue Musicale, n° 219, 1953).
La danse et la pantomime de l'Antiquité aux Lettristes (Préface à La Danse et le Mime ciselants de M. Lemaître) (Jean Grassin, 1960).
Ballets ciselants, polythanasiques hypergraphiques et infinitésimaux (éd. Altmann-isou, 1965).
Deux ballets (Lignes créatrices, n°16-17, 1973)
LA PANTOMIME
De Bathylle et Pyllade à Decroux, en passant par la Commedia dell'arte, la pantomime, fondée sur les gestes conceptuels, avait constitué ses structures générales et ses rythmes harmonieux, caractéristiques, de la construction amplique. Un chapitre de Fondements pour la transformation intégrale du théâtre (1953) contraignait cet art à enchaîner les expressions mimiques les unes à la suite des autres, dans le rejet de l'anecdote générale, pour faire surgir de ces rapprochements de nouvelles sources d'émotion.
C'est le début de la phase ciselante pantomimique qui, progressivement, va réorganiser ses particules en des assemblages de plus en plus denses, des associations brisées et discordantes pour aboutir à la pantomime nihiliste n'offrant plus qu'une succession de gestes sans signification.
Roland SABATIER
Sélection bibliographique d'Isidore Isou :
Passé, présent et futur du mime (Cahiers de la Compagnie Renaud-Barrault n°9 , 1955).
La danse et la pantomime de l'Antiquité aux Lettristes (Préface à La Danse et le Mime ciselants de Maurice Lemaître).